L’Eglise Saint Fiacre de La Chapelle Pommier a été, par arrêté du Préfet de Région, inscrite le 16 décembre 2008 sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, pour son intérêt d’art et d’histoire, et sa qualité architecturale. Cette petite église romane fortifiée, peu connue et encore assez isolée remonte à la première moitié du XIIème siècle (1100-1150) (d’après les ouvrages de Jean Secret).
Le clocher était à l’origine un clocher-mur, dans lequel se voient encore les traces des deux baies où se trouvaient les cloches. Une toiture en casquette couvrait l’abside en cul-de-four. Pendant la guerre de cent ans (XIV-XV èmes siècles), une chambre de défense a été aménagée au dessus du chœur et de l’abside. Construite en maçonnerie assez fruste, cette chambre de défense tranche avec la pierre taillée du chœur, qui reste la partie la plus ancienne, et dont d’élégantes arcatures relient les contreforts.
Ainsi fortifiée, à 235 mètres d’altitude, elle pouvait servir à la fois de refuge et de poste de guet. Au milieu du XVème siècle elle était une des quatre prévôtés rattachées à l’abbaye de Brantôme. Elle est entourée sur deux côtés d’un petit cimetière ancien ; le chemin d’accès à l’église se voit entre les tilleuls ; la petite place a été une mare jusqu’au XXème siècle. Le presbytère était la maison située au Sud de l’église, qui fut une église paroissiale jusqu’en 1827 : c’est pourquoi l’édifice se nomme église et non chapelle. Le village de la Chapelle Pommier fut alors rattaché à la commune de Champeaux (dont la belle église Saint Martin est déjà inscrite).
La nef de l’église Saint Fiacre s’élevait à l’origine jusqu’aux arceaux visibles sur le clocher ; elle fut reconstruite moins haut. Les cloches d’origine ont disparu, mais il en reste une, très belle, de 1686. Le beau portail est du XIIIème siècle.
Saint Fiacre, moine irlandais du VIIème siècle, a fondé un monastère au Breuil, près de Meaux. Patron des jardiniers, il est représenté une bêche à la main sur le vitrail qui surmonte l’autel. Selon la légende, il aurait refusé le trône d’Ecosse. Un tableau dans la nef le représente, en moine jardinier, repoussant une couronne qu’on lui présente sur un coussin.
Petite merveille secrète, l’église de la Chapelle Pommier est un témoin direct du Moyen âge et de la Guerre de cent ans.